
La photographie au service de l’Histoire
À PROPOS
Afin de relier le passé au présent, afin que le quotidien sorte de l’ombre, photographier le patrimoine remarquable d’un village et mettre en lumière son histoire, est un véritable engagement photographique. Le résultat de ce travail devient mémoriel.
Un œil, un boîtier et un sujet sont dirigés par un élément fondamental : la lumière naturelle. Les clichés du village de Lézat ont été pris avec une grande ouverture afin que les images soient gravées sur un support numérique en respectant le plus possible l’ambiance du moment. C’est cette aura lumineuse qui fait la photo.
LÉZAT-SUR-LÈZE – Ariège
ABBAYE SAINT-PIERRE DE LÉZAT : SES LÉGENDES
Le 9 juin 1106 , Roger II,comte de Foix donne aux religieux de Lézat, un gage important de son pieux dévouement en leur confiant la garde des reliques de Saint-Antoine Le Grand (également nommé Saint-Antoine l’Egyptien), qu’il avait obtenues de l’empereur de Constantinople lors d’une croisade en Terres Saintes.
Il les apporte lui-même au monastère, dont il est le bienfaiteur. Arrivé aux portes de Lézat, le comte met pied à terre, quitte son casque et ses chaussures, et, « prenant les ossements dans les plis de son manteau » va humblement les déposer dans la chapelle qu’on lui avait préparé dans l’abbaye.
La cérémonie de cette touchante translation est très solennelle. Amélius DUPUI, évêque de Toulouse, Raymond, évêque de Barbastre, les abbés de Saint-Sernin, de Moissac, de Sorrèze, du Mas d’Azil, assistent à la fête.
Les miracles arrivent bientôt, selon la légende…
Le 25e abbé de Lézat, Odon de Bagéras, garde ces précieuses reliques avec un vif sentiment de reconnaissance, et s’empresse de faire construire par deux artistes (religieux du couvent), une châsse pour cet infime trésor. Ce tombeau portatif avait la forme d’une église. Dans la partie inférieure, quelques scènes de la vie de Saint-Antoine étaient représentées.
La présence des reliques est un événement dans toute la contrée. Les riches visiteurs avec leurs offrandes accourent de partout, les prêtres avec leur dévotion, le peuple avec ses acclamations retentissantes.
En 1117, la châsse est portée solennellement à Foix.
En 1119, lors d’une procession générale, les reliques quittent Lézat pour se joindre à cette procession, ordonnée par l’évêque et le comte de Toulouse. Le nombre de pèlerins est grand.
Peu de temps après, pour préserver Lézat des voleurs et pillards, on entoure la ville de remparts, et un château-fort avec des tours de défense y est construit. Les années et les siècles se succèdent sans événement de grande importance.

Il a été écrit que, pendant le conflit mettant en scène les catholiques et les croyants Cathares, les reliques auraient été enterrées afin de les préserver des hérétiques. Mais actuellement, nous savons bien que ces fameux « hérétiques » étaient des pacifistes, contrairement aux inquisiteurs religieux. Pour reprendre cette légende, ce serait l’abbé Guillaume Hunaud de Lanta qui en 1308, aurait retrouvé la châsse avec ses précieuses reliques, sous un arbre.
En janvier 1109, le pape Clément V vient honorer de sa présence le village de Lézat.
En 1504, le pape Jules II accorde des « grandes indulgences » à ceux qui iraient vénérer les saintes reliques. Pendant longtemps, de pieux fidèles viennent de toute part pour jouir des grâces indiquées dans le communiqué pontifical.
Lors de la révolte des Huguenots, la ville et le couvent défendent vaillamment les reliques, et, par mesure de précaution, enfouirent une fois de plus, la châsse. Mais celle-ci ne résiste pas, et les reliques sont déposées dans une autre châsse en argent massif.
Malheureusement, l’abbaye de Lézat tombe sous le marteau de la Révolution. Elle est détruite. Les quelques moines restants prennent le chemin de l’exil.
Au final, les reliques sont déposées dans une chapelle de l’église paroissiale.
Une dernière légende concernant la source de l’Ermitage Saint-Antoine : l’eau aurait jailli le jour de l’arrivée des reliques.
Saint-Antoine le Grand est et restera encore longtemps, le protecteur de Lézat.
Résumé de l’article du journal « Le Moniteur » paru en 1898
source Gallica /BNF



LÉZAT-SUR-LÈZE – Ariège
Antoine le Grand
Fils d’un riche cultivateur chrétien en Egypte, décide à vingt ans de tout quitter pour se consacrer à la prière. Au cours d’une célébration liturgique, il entend une parole de l’Evangile qui le touche profondément :
« Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ».
Antoine l’interprète comme un appel à Dieu. Deux aspects dominent sa démarche : l’un qui relève de son attachement au Christ, l’autre du renoncement à ce qui pourrait constituer un obstacle à cet attachement.
Antoine l’Egyptien va donc commencer par se retirer aux abords de son village, et se mettre sous la direction d’un homme qui s’adonne à une vie d’ascèse dans le célibat et la prière.
Pour subvenir à ses besoins et aider les pauvres, il travaille de ses mains. Après une période initiale, il s’enferme dans un tombeau pour demeurer seul avec Dieu et combattre l’Ennemi qui prend l’apparence de bêtes féroces et sensuelles.
Ce sont les célèbres tentations de Saint-Antoine.
Puis il ressent le besoin de s’enfoncer dans le désert égyptien et s’établit sur une montagne dans un fort abandonné, pendant plus de vingt ans.
Ayant reçu le don de guérison des corps et des esprits, Antoine est rejoint par des disciples et de nombreuses personnes désireuses d’être soulagées de leurs maux.
A la fin de sa vie, il dira :
« Je ne crains plus Dieu, je l’aime ».
LÉZAT-SUR-LÈZE – Ariège
Antoine le Grand
Fils d’un riche cultivateur chrétien en Egypte, décide à vingt ans de tout quitter pour se consacrer à la prière. Au cours d’une célébration liturgique, il entend une parole de l’Evangile qui le touche profondément :
« Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ».
Antoine l’interprète comme un appel à Dieu. Deux aspects dominent sa démarche : l’un qui relève de son attachement au Christ, l’autre du renoncement à ce qui pourrait constituer un obstacle à cet attachement.
Antoine l’Egyptien va donc commencer par se retirer aux abords de son village, et se mettre sous la direction d’un homme qui s’adonne à une vie d’ascèse dans le célibat et la prière.
Pour subvenir à ses besoins et aider les pauvres, il travaille de ses mains. Après une période initiale, il s’enferme dans un tombeau pour demeurer seul avec Dieu et combattre l’Ennemi qui prend l’apparence de bêtes féroces et sensuelles.
Ce sont les célèbres tentations de Saint-Antoine.
Puis il ressent le besoin de s’enfoncer dans le désert égyptien et s’établit sur une montagne dans un fort abandonné, pendant plus de vingt ans.
Ayant reçu le don de guérison des corps et des esprits, Antoine est rejoint par des disciples et de nombreuses personnes désireuses d’être soulagées de leurs maux.
A la fin de sa vie, il dira :
« Je ne crains plus Dieu, je l’aime ».
LÉZAT-SUR-LÈZE – Ariège
ROGER II comte de Foix
En juillet 1095, le pape Urbain II est en France. En novembre, il préside le concile de Clermont et lance un appel à la croisade. Le comte de Toulouse Raimond de Saint-Gilles, son fils Alphonse Jourdain, ainsi que d’autres grands seigneurs prennent la croix. Il est possible que Roger II soit parti avec le comte de Toulouse, mais aucune mention de lui n’est faite dans les récits.
Cependant, Roger II est bien allé en Orient. On trouve trace de la préparation de son voyage à Jérusalem dès avril 1095 : il règle des différents avec sa cousine Ermengarde de Carcassonne et avec l’abbaye de Pamiers, sa volonté étant de laisser derrière lui une situation pacifiée.
L’appel à la croisade n’ayant été lancé qu’en novembre de cette même année, on ne peut que supposer que Roger II préparait un pèlerinage, venant d’être excommunié pour violences commises envers l’Eglise de Pamiers.
Malgré ses projets d’aller en Terre Sainte, une seconde excommunication intervient en 1096 avant son départ. Mais après cette croisade, Roger II sera excommunié une troisième fois !

Au final, le comte est pris d’une grande ferveur religieuse et fait transférer les reliques de Saint-Antoine le Grand à l’abbaye Saint-Pierre de Lézat, en les apportant lui-même dans son manteau. Aux abords du village, il descend de cheval, et, à la tête de la procession, marche pieds nus vers l’abbaye.
A cette époque, le culte des reliques est à son apogée. Les croyants pensaient que les Saints les protégeraient du Jugement Dernier.
Le comte décède en 1124.
Guillaume HUNAUD de LANTA
Abbé de Lézat de 1299 à 1316
Issu d’une des plus nobles familles du Languedoc, Guillaume Hunaud de Lanta entra dans l’ordre de Cluny et devint en 1299, abbé du monastère de Saint-Pierre de Lézat. Il fait construire le cloître, ainsi que l’atteste une inscrip- tion sur la face méridionale :
« L’an 1313, Révérent Père en Dieu Guillaume Hunaud de Lanta, abbé de ce monastère de Lézat, de l’Ordre de Cluny, a commencé à faire construire ce cloître, et l’a achevé dans tout son carré, pendant les années suivantes. Puisse, quand il aura payé tribut à la nature, son âme reposer en paix ! Ainsi soit-il ! Il supplie quiconque verra cet ouvrage, de réciter dévotement pour son âme, un Pater noster avec la Salutation angélique. Révérend Dargut de Saint-Bertrand de Comminges fut le maître de l’œuvre susdite. »
Cet abbé, après dix-sept ans de gouvernement abbatial, est élevé au siège épis- copal de Tarbes. Un communiqué du 4 décembre 1337, ainsi que le constatent les registres du Vatican, transfère Guillaume Hunaud de Lanta à l’évêché d’Agde.
En 1339, sommé par le procureur de Carcassonne de rendre hommage au roi de France Philippe VI, pour le comté d’Agde, Guillaume s’y refuse, disant que plusieurs de ses prédécesseurs ne l’avaient pas fait, qu’on ne devait pas l’exiger de lui.
Il en appelle en conséquence au conseil du roi par acte du 7 novembre 1340. Mais nous ignorons si finalement, l’évêque s’est soumis aux exigences du Roi.
Guillaume Hunaud de Lanta meurt en 1342 à Agde.

Blason des HUNAUD de LANTA